Berceau de l’humanité, le continent africain développe désormais son influence culinaire bien au-delà de ses frontières. Cette terre de couleurs et de saveurs parvient à séduire tout en se réinventant au contact des influences internationales : en toile de fond, c’est la diversité des populations autant que des produits qui continue de s’exprimer. En plus de satisfaire le palais, la culture africaine apporte des solutions innovantes et durables aux enjeux climatiques et géopolitiques de l’époque, avec une approche résiliente, sans jamais négliger le plaisir d’une alimentation variée, saine et naturelle. De nombreux défis subsistent cependant sur le territoire pour y éradiquer la faim et participer au développement de nouvelles perspectives pour les populations locales.
Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les investissements dans le secteur agroalimentaire en Afrique se sont consi- dérablement développés ces dernières années, pour atteindre environ 15 milliards de dollars par an… une donnée qui pourrait atteindre jusqu’à 50 milliards d’ici à 2030 si l’on en croit les estimations de la Fondation Bill et Melinda Gates. Autant de chiffres qui témoignent du potentiel important des activités liées à l’alimentation au sein du continent africain, dont les terres sont bien loin d’être pleinement exploitées. Ainsi, en 2019, selon FAOSTAT, seuls 240 millions d’hectares étaient mis en culture annuelle et pérenne sur près de 1537 millions d’hectares « utiles» (exploitables pour une activité économique)… soit moins de 16 %. L’enjeu n’est pas seulement de satisfaire l’appétit des populations locales mais également celui de la planète pour de nouvelles saveurs. Portées par le métissage permanent des cultures culinaires et l’opportunité d’un voyage immobile conduit par les saveurs, les spécialités africaines s’invitent à table et fédèrent un public toujours plus large.